ACCUEIL

LE SMEGREG

EPTB des nappes profondes
de Gironde

CLE & SAGE

des nappes profondes
de Gironde

CONNAITRE

les nappes profondes
de Gironde

VOUS &

les nappes profondes
de Gironde

3 QUESTIONS à BRUNO de GRISSAC

Bruno de Grissac

Docteur en hydrogéologie et Directeur du SMEGREG

Nappe libre, nappe captive, quelle différence ?

Dans une nappe libre, la surface de l’eau est à la pression atmosphérique comme elle l’est à la surface d’un lac ou d’un cours d’eau. Dans une nappe captive, l’eau est en tout point soumise à une pression supérieure à la pression atmosphérique. L’eau est sous pression et tente de s’échapper du réservoir qui l’emprisonne, d’où son qualificatif « captive ».

On parle souvent des nappes phréatiques. Sont-elles libres ou captives ?

Une nappe phréatique, du grec « phréar », le puits, est la première nappe rencontrée sous le sol. Qu’elle soit phréatique ne présage en rien du fait qu’elle soit libre ou captive. Si elle est libre, la pluie qui s’infiltre la rejoindra facilement, tout comme les polluants liés aux activités humaines. Si elle est captive, comme l’eau veut sortir du réservoir, l’infiltration la rejoindra plus difficilement et les pollutions auront du mal à y pénétrer.

 

Les nappes captives sont donc moins vulnérables aux pollutions que les nappes libres. La caractère libre ou captif fait-il aussi la différence du point de vue quantitatif ?

Facilement alimentées directement par l’infiltration des précipitations, les nappes libres fonctionnent selon un cycle hydrologique annuel avec, en général, des niveaux d’eau bas en automne, une recharge hivernale et des niveaux hauts au printemps. Bon an mal an, hors surexploitation ou météorologie exceptionnelle, les nappes libres présenteront chaque année à même époque des niveaux comparables.

Les nappes captives sont moins réactives aux variations météorologiques. Leur inertie, d’autant plus grande qu’elles sont profondes, explique qu’il faut complétement s’affranchir de nos raisonnements annuels pour juger de leur état. Il ne faut pas imaginer qu’un prélèvement dans une nappe captive profonde puisse être compensé dans les douze mois, même en cas d’hiver pluvieux. Il faut parfois attendre plusieurs décennies pour voir un début de compensation à un nouveau prélèvement.

C’est cette particularité qui rend complexe la gestion des nappes profondes, ou plutôt « nappes captives à grande inertie » devrait-on dire, et rend nécessaire l’utilisation de modèles mathématiques dans lesquels nous allons simuler le comportement des nappes sur le long terme.