3 QUESTIONS à MICHEL FRANCESCHI
Michel FRANCESCHI
Enseignant-Chercheur à l'Institut Polytechnique de Bordeaux, sur la datation des eaux
Pourquoi dater les eaux souterraines ?
La datation des eaux permet de mieux appréhender le fonctionnement de nos ressources en eau souterraines. L’âge de l’eau dans un aquifère nous renseigne sur la capacité de renouvellement de la nappe, voire même sur sa vulnérabilité. Et la comparaison des âges au sein d’un même réservoir ou dans différentes nappes superposées nous en apprend beaucoup sur la dynamique des ressources. En liaison avec les modèles hydrogéologiques cela permet également de mieux comprendre les écoulements.
Comment déterminer l’âge de l’eau ?
La détermination de l’âge de l’eau repose toujours sur la comparaison de la concentration d’un élément dans l’eau et qui a tendance à se transformer ou disparaitre à celle qu’elle était au moment où cette eau n’a plus été en relation avec l’atmosphère. Généralement on utilise des éléments radioactifs naturellement présent dans les eaux. Le Carbone 14 est utilisé sur les eaux âgées de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’années. Pour les eaux récentes, on peut utiliser des molécules considérées comme des polluants atmosphériques.
Quel âge ont les eaux des Nappes profondes de Gironde ?
Pour la centaine et un peu plus de datations réalisées sur les eaux souterraines de Gironde, les âges mesurés varient entre :
- de l’ordre de 500 ans à plus de 10 000 ans dans l’Oligocène dans l’agglomération bordelaise, mais l’existence d’eau encore plus récente n’est pas exclue,
- jusqu’à près de 40 000 ans dans une zone confinée au sein du réservoir de l’Eocène.