L’été exceptionnel que nous venons de vivre préfigurant la normalité de demain, il est intéressant d’étudier son influence sur la demande en eau potable. Il est possible d’en tirer les premiers enseignements grâce aux données fournies par Bordeaux Métropole.
Eté parmi les plus chauds depuis que les enregistrements météorologiques existent, l’été 2022 s’est avéré exceptionnel pour la durée et le nombre de périodes sèches couplés à des températures maximales journalières souvent supérieures à 35°C. Et il faisait suite à un hiver et un printemps particulièrement secs. Ce scénario étant appelé à se répéter dans le futur, il est intéressant d’étudier son influence sur la demande en eau potable. Une première analyse est possible grâce aux données fournies par Bordeaux Métropole.
Sur la base des volumes livrés au réseau en juin, juillet et août 2022, et comparativement à 2021, ce sont environ 1,5 millions de m3 supplémentaires qui ont été distribués sur ces trois mois d’été. La pointe journalière de consommation est intervenue le 15 juin, avec plus de 189 000 m3, soit le volume journalier le plus haut depuis plus de 15 ans. Et pourtant, avec « seulement » 33,9°C, cette journée n’était pas la plus chaude (40,5°C le 18). Mais c’était un mercredi, jour où les enfants font du sport, et à une période où les métropolitains ne sont pas encore partis en vacances.
Cette augmentation significative de la demande couplée à une baisse de productivité des sources (-22% par rapport à 2021) du fait de la sécheresse du début d’année, explique un recours plus important à la nappe de l’Eocène pourtant déficitaire. Ce sont plus de 3 millions de m3 supplémentaires prélevés dans l’Eocène en comparaison à 2021, année où ces prélèvements ont été faibles du fait d’une forte productivité des sources et des efforts menés par Bordeaux Métropole.
Si, comme le laissent penser les travaux du GIEC, cette année exceptionnelle préfigure la normalité de demain, on doit s’attendre à une augmentation globale de la demande dans le futur.
Merci à Bordeaux Métropole d’avoir permis cette analyse « à chaud », en attendant les données des autres services d’eau potable du département.