La Lettre n°5 - Chapeau
Le SMEGREG participe à Chapeau, projet piloté par l'IRSTEA (Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture) jusqu'à fin 2019. Derrière ce drôle de nom, une très sérieuse réflexion collective sur les indicateurs de performance des services de l’eau pour une gestion patrimoniale efficace à long terme face aux « changements globaux ». On entend par là les évolutions à terme du climat, de la démographie, des consommations, de la société avec leur influence sur l’organisation des services de l’eau.
Dans ce contexte de changement global, de nombreuses questions se posent sur la performance des réseaux et sur leur mesure : les indicateurs actuels sont-ils pertinents, les indicateurs réglementaires suffisants ? Quels nouveaux indicateurs retenir ? Les changements globaux auront-ils une incidence sur la mesure de cette performance ? Mais surtout, quels impacts auront-ils sur la stratégie de gestion patrimoniale des services d'eau potable ? …Autant de questions auxquelles Chap’eau va s’attacher à répondre, d'un point de vue technique, économique et sociologique. Objectif : apporter aux collectivités et aux institutionnels des solutions pour optimiser leur gestion patrimoniale.
SMEGREG et IRSTEA ont mené en 2017 une première étude pour définir les indicateurs de performance à prendre en compte dans la gestion patrimoniale d'un service et pour connaître la façon dont ces indicateurs sont utilisés par les partenaires du projet. Cet état des lieux a permis d’en recenser 76. Mais dans cette liste exhaustive, une sélection d’indicateurs doit être bien sûr réalisée à l’échelle du service, en fonction de ses objectifs de gestion et de son contexte, urbain ou rural.
Pour apprécier ces indicateurs, une étude statistique nationale de la base de données des services d'eau de l'Agence Française pour la Biodiversité (ex-ONEMA) a été réalisée, avec des entretiens auprès de responsables de services, d’élus, de techniciens des collectivités et des exploitants. Elle démontre une augmentation de l’indice de connaissance et de gestion patrimoniale, mais aussi la hausse du taux de renouvellement moyen des réseaux d’eau potable. Il faut cependant prendre en compte que seuls 40 % des services remplissent cette base au niveau national (pour 86 % pour le département de la Gironde). L’indice de connaissance et de gestion patrimoniale est également corrélé avec le nombre d’abonnés des services et leurs modes de gestion.
Par ailleurs, l'enquête montre une grande variabilité de la performance des services. Exemple : la présence d'une personne chargée spécifiquement du service au sein de la collectivité se traduit par une meilleure appropriation des indicateurs et par une vraie politique de hiérarchisation des canalisations à renouveler. De même, l'échelle géographique (ex : périmètre d’un département) d’une collectivité permet de mieux appréhender les investissements grâce une mutualisation. Toujours selon cette enquête, les changements globaux ne sont que très partiellement pris en compte.
L’ensemble de ces résultats seront utilisés dans la suite du projet, dans le cadre d'approches économiques et sociologiques, pour aboutir à la mise en place de scénarios prospectifs.
L’IRSTEA, le SMEGREG, mais aussi plusieurs services du département prennent part à ce projet collectif : les syndicats de Carbon-Blanc et de Bassanne-Dropt-Garonne, la commune de Cestas, et le syndicat des eaux de Charente-Maritime. Alors Chapeau !