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L'eau après le feu : conséquences hydrologiques des incendies de forêt

Cet été, plus de 20 000 hectares de forêt ont été dévastés par des incendies en sud Gironde. La modification du couvert végétal qui en résulte ne sera pas sans conséquence sur l'hydrologie du territoire concerné.

En 1857, Napoléon III imposait par la Loi à l'ensemble des communes d’Aquitaine l'ensemencement en pins de leurs terrains. L'objectif était d'assurer le drainage et l’assainissement des marécages qui occupaient le plateau landais en dehors de quelques zones déjà boisées.

Lorsqu'elle dispose de toute l'eau dont elle a besoin, la pinède est capable d'évapotranspirer 400 mm d'eau par an, soit près de la moitié des précipitations annuelles en Gironde, voire beaucoup plus. Dès le prochain cycle hydrologique, une grande partie de ces 400 mm se retrouvera dans la nappe phréatique, les fossés de drainage, les crastes et les cours d'eau des zones brulées. Il faut nous attendre localement à des excès d'eau et à un accès plus difficile à ce qu'il reste du massif forestier.

Cette situation exceptionnelle doit être mise à profit pour mieux comprendre encore le fonctionnement de l'hydrosystème forestier. En comparant le comportement futur des nappes, notamment celle du Plio-Quaternaire, et des cours d'eau dans les zones brulées depuis les incendies, les spécialistes pourront ainsi conforter, voire modifier, la vision du cycle hydrologique dans notre massif forestier. D'où l'importance de remettre au plus tôt en état de fonctionnement le dispositif de suivi des nappes, lagunes et cours d'eau déployé par le SMEGREG en sud Gironde.

La lettre des Nappes profondes