
Avec la sécheresse, les eaux souterraines sont omniprésentes dans les médias cette année. Et quand on nous parle des nappes, on les qualifie toujours de phréatiques, en associant systématiquement l’adjectif « phréatique » au mot « nappe ».D’où la question : « toutes les nappes d’eau souterraine sont-elles phréatiques ?

La réponse est non, loin de là ! en particulier en Gironde.
Phréatique a pour origine « phréar » (φρέαρ) qui signifie puits en grec ancien. La nappe phréatique est donc la nappe des puits, la première nappe que l’on rencontre sous le sol. Par puits, imaginez les ouvrages creusés à la main, avant la mécanisation du travail de puisatier. Dans ces conditions, pas question de creuser plus profond pour le plaisir, le puisatier arrêtait son travail dès qu’on avait trouvé l’eau dont on avait besoin.
Mais il existe souvent d’autres nappes sous la nappe phréatique, plus en profondeur. En Gironde, il peut localement exister jusqu’à une dizaine de nappes sous la nappe phréatique, accessibles de quelques dizaines de mètres à plus d’1 km de profondeur. On ne va pas y chercher l’eau avec des puits, mais avec des forages.
Et pour compliquer les choses, une même nappe peut être phréatique à un endroit, mais profonde un peu plus loin, car surmontée par une autre nappe, elle-même phréatique localement !
Quoi qu’il en soit, proches du sol, et très sensibles aux aléas climatiques, les nappes phréatiques sont souvent les premières à s’assécher. Ce sont aussi les plus sensibles aux activités humaines, les plus vulnérables aux pollutions urbaines, agricoles et industrielles notamment. D’où le choix, quand on en a la possibilité, d’assurer l’alimentation en eau potable à partir de nappes profondes.