Interdépendance…
Anne-Lise JACQUET
Maire d’Artigues-près-BordeauxVice-Présidente de Bordeaux Métropole déléguée à l’eau et à l’assainissement
Membre du Conseil d’administration de l’Agence de l’eau Adour-Garonne
En 2013, Bordeaux Métropole a décidé de porter la maîtrise d’ouvrage du premier projet de substitution de ressources, notamment parce qu’elle était la seule collectivité à pouvoir prendre en charge une opération aussi complexe, d’un montant de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Contrairement à ce que pensent certains, toute l’eau produite par le champ captant des Landes du Médoc ne sera pas destinée à la Métropole. Près de la moitié des volumes sera transférée vers les services de l’eau des collectivités rurales de la périphérie de l’agglomération.
La mise en œuvre de ce projet, indispensable pour atteindre les objectifs du SAGE Nappes profondes, s’inscrit en effet dans une nouvelle approche de l’accès aux ressources en eau.
Dans la mesure où l’eau des nappes profondes coule aux robinets de tous les girondins, cette approche ne peut être que solidaire et doit s’inscrire dans une logique d’interdépendance des territoires.
C’est tout l’enjeu du schéma de substitution de ressources en cours d’élaboration.
Et solidarité
Pierre DURAND
Maire de Saint-Loubès
Président du SIAO de Carbon-Blanc
Vice-Président du SMEGREG
Pour alimenter en eau potable ses 26 000 abonnés et 63 000 habitants, le SIAO de Carbon-Blanc n’a d’autre ressource disponible que la nappe de l’Eocène mais cette nappe est surexploitée. Cela fait donc longtemps que nous avons intégré que notre alimentation en eau dépendrait dans le futur d’autres territoires. Dès 2008, nous avons affirmé que le SIAO s’approvisionnerait à partir de la première infrastructure de substitution le concernant dès qu’elle serait en service.
Mais nous avons aussi annoncé que nous ne le ferions pas dans n’importe quelles conditions, notamment en matière d’impact sur le prix de l’eau. Cette réserve est d’autant plus justifiée que l’effort que nous allons consentir, avec Bordeaux Métropole et d’autres services ruraux, permettra à d’autres collectivités de continuer à s’alimenter à partir de l’Eocène. Elles éviteront, grâce à ces efforts, de lourds investissements.
Adhérant par principe à une solution mutualisée, nous veillerons à ce que cette mutualisation s’accompagne d’une solidarité territoriale. Le partage des coûts de réparation de la nappe de l’Eocène surexploitée doit se faire, dans l’esprit de la Loi sur l’eau, entre tous ceux qui prélèvent dans cette ressource.