Le SMEGREG a repris les recherches de ressources de substitution dans l’aquifère du Cénomanien en Sud Gironde. L’étude géologique et hydrogéologique, réalisée dans le cadre d’un doctorat encadré par l’ENSEGID, cherche à préciser les relations entre la nappe du Cénomanien, les autres nappes et les eaux superficielles. Elle comporte également un travail de terrain avec plusieurs sondages de reconnaissance géologique et un réseau de surveillance des niveaux d’eau dans les différentes nappes et milieux superficiels.
L’évaluation des besoins en ressource de substitution, arrêtée en 2013 et actualisée en 2015, estime ces besoins à 20 millions/m3/an à l’horizon 2030. Au-delà du projet de Champ captant du Médoc, porté par Bordeaux Métropole, se pose la question d’un deuxième projet de substitution structurant. L’aquifère du Cénomanien apparaît comme potentiellement exploitable dans le secteur du Sud-Gironde. Cet aquifère, à plus d’un kilomètre de profondeur sous Bordeaux, ne se trouve plus qu’à 40 mètres sous la commune de Saint-Magne. Cette faible profondeur est liée à l’existence d’une structure géologique particulière en forme de dôme allongé : l’anticlinal de Villagrains-Landiras. Cette proximité facilite une mise en exploitation d’une eau potable de grande qualité.
Avant toute mise en exploitation, il est primordial de vérifier si des connexions existent entre le Cénomanien et des nappes moins profondes, ainsi qu’avec les eaux de surface et plus particulièrement les lagunes. Pour comprendre ces relations, il est nécessaire d’étudier la géologie, notamment la géométrie des roches réservoirs, qui contiennent potentiellement de l’eau, et celle des roches moins perméables, qui isolent partiellement les différentes unités réservoir. Les anciennes campagnes d’exploration pétrolière dans le secteur apportent une bonne connaissance de la géologie à grande profondeur. Cependant les unités géologiques qui se trouvent sous la couverture sableuse, à moyenne profondeur, dont le Cénomanien fait partie, sont mal connues à l’échelle locale.
Pour préciser l’architecture du sous-sol, des campagnes de sondages de reconnaissance viennent d’être réalisées dans le cadre de projet : cinq sondages à 100 mètres de profondeur et une dizaine de sondages carottés à 50 mètres permettant une description fine des roches. Ces sondages ont été placés le long de l’axe de l’anticlinal, orienté est-ouest, et sur ses flancs (nord et sud). Toutes les données fournies seront intégrées dans un modèle géologique très détaillé dont la précision permet de refléter la complexité du sous-sol.
Certains sondages ont été équipés en piézomètres et complètent le réseau de surveillance du niveau d’eau dans les nappes et les lagunes. Ces données hydrogéologiques, intégrées au modèle géologique, permettront d’appréhender le comportement des différentes nappes et de préciser les modalités de mise en valeur des ressources du Cénomanien dans le cadre d’une gestion équilibrée et durable de la ressource.